mercredi 26 avril 2017

Indonésie: Lombok

Kuta Lombok 

Nous sommes le 5 avril lorsque j'atterris sur l'île de Lombok où je décide d'explorer le Sud, endroit stratégique à une vingtaine de kilomètres de l'aéroport.
Je séjourne à Kuta Lombok, sur la côte réputée pour son surf, après la ville et Kuala Lumpur, j'éprouve de suite un sentiment de bien être.
Je trouve une chambre chez Honeybee, une Homestay familiale idéalement située et aux petits soins... Je retrouve en Indonésie le son matinal des mosquées (appel à la prière dès 4h, l'Indonésie étant un pays Musulman) que j'avais pu entendre déjà beaucoup au Cambodge.
Kuta est un village de pêcheurs, cerné d'eaux bleues et de plages de sable blanc...un "centre" où se succède warung, (petits restaurant type gargotes où l'on sert sur place ou à emporter un choix limités de plats locaux, à prix local), restaurants plus touristiques, petits shops et agences de transport, mais familiale autour desquels jouent les enfants... Je suis surprise par la quiétude des lieux, et chanceuse de ressentir cet esprit car j'apprends qu'une société de Dubaï a renoncé en 2009 à un énorme complexe hotelier... Mais un projet lui a succèdé regroupant des investisseurs de 5 pays, en coopération avec un consortium Libanais et le gouvernement Indonésien, au programme résidences de luxe, hôtels, villages, golfs, marinas...Une destination touristique en devenir, un futur Bali.
Je passe 5 jours à Kuta pendant lesquels j'explore la côte Sud en alternant VTT et scooter. 5 jours pendant lesquels je profite de la préhistoire de son développement touristique, côte découpée, falaises et plages lumineuses. La route est magique, offrant de magnifiques points de vue, desservant des plages propices au surf, traversant des rizières où le travail agricole est de mise, buffles pataugeant dans la boue, chèvres sur la plage...femmes aux sarongs colorés qui sourient au premier signe de la main, enfants joueurs et attachants... Des locaux méfiants mais rasssurés lorsque l'on les salue poliment ou que l'on respecte simplement leurs travails.
Des pistes en mauvais état qui mènent à de merveilleux spots sauvages, où je me retrouve seule avec un sentiment indescriptible. Il faut le vivre pour comprendre.
Je reste un long moment perchée sur des rochers ou collines, à observer et entendre le bruit des vagues, à contempler les nuages gris et le soleil traversant qui permet une luminosité parfaite pour des photos. A ce moment là, je sais que la pluie arrive mais je n'ai pas envie de partir, juste profiter du panorama qui m'est offert.
Je rentre sous une forte averse mais je suis bien, la liberté n'a pas de prix.
L'Indonésie, en tout cas Lombok se révèle déjà un coup de coeur de part ses paysages et son esprit Indonésien conservé.





































Tetebatu

Après le littoral et ses plages, direction le centre et son village isolé Tetebatu, préservé du tourisme de part sa localisation et son accès difficile. Du moins pas lorsque l'on est en mode backpackeuse... Voiture faisant office de bus pour rejoindre Mataram la capitale en 1h30, depuis laquelle je trouve après plusieurs discussions un petit bus public me conduisant à 2km...où je dois descendre car le chauffeur a finalement décidé de ne pas aller aussi loin,  je prends un autre bus et suis entourée d'Indonésiens qui s'interrogent sur ma présence ici, après 2h de trajet, je descends à Paokmotong où je trouve une taxi-moto qui en 30min me conduit à destination.
Je séjourne dans un bungalow plutôt classe, un des plus beaux logements que j'ai pu avoir en 6 mois...pour 150000roupie (soit 10€), j'apprends plus tard que l'on ma donné un dit de luxe pour le prix d'un standard.
Un village paisible cerné de rizières, ambiance nature sans Wifi, la campagne de Lombok où l'on observe les Sasaks (groupe ethnique le plus important de Lombok) dans leur quotidien, travaux des champs.
Une faible affluence touristique qui fait des visiteurs une proie pour les nombreux guides improvisés qui proposent leurs services. La négociation est donc de mise, mais au final je ne ressens aucune pression ou insistance et c'est l'occasion pour moi de simplement discuter avec beaucoup de locaux qui m'offrent gentillement café ou thé, de saluer en souriant les groupes de femmes tranquillement installés devant leurs habitations ou commerces.
J'opte finalement pour une journée avec le propriétaire de mon logement.
Journée pendant laquelle j'effectue une belle promenade à travers les rizières, à voir des paysans occupés à piquer, planter ou couper le riz, des enfants jouant aux alentours.
S'en suit la traversée d'un torrent abondant et agité menant à une cascade, avant de découvrir la vie artisanale des villages, où l'on partage plus que l'on me pousse à acheter...
C'est ensuite le moment de découvrir une plantation d'ananas, jamais vu auparavant, et qui me réjouie. Je termine la journée chez mon guide qui me présente sa famille, et chez qui j'apprends à faire de l'huile de coco.
Ambiance locales en soirée également où des groupes de jeunes se passent la guitare de mains en mains, en fumant toujours trop.


















Je décide également depuis Tetebatu d'effectuer l'ascencion du fameux Mont Rinjani, le 2ème volcan le plus haut d'Indonésie culminant à 3726m.
L'ascencion depuis ce versant Sud est peu connue, je trouve un nouvel Homestay avec lequel je négocie un prix imbattable pour cette ascencion, 2 jours une nuit en bivouac, et chez lequel je décide de passer une nuit au retour.
Il m'a averti de la difficulté, 2600m de dénivelé positif pour rejoindre le sommet, pentes glissantes à cette saison (nous sortons tout juste de la saison des pluies), rien me me fera peur, je suis prête.
Le lendemain c'est le grand jour, départ à 7h30, 30min de scooter pour rejoindre le point de départ, Allan mon guide est également porteur, un sac de 20kg avec tentes, duvets, nourriture....et des Crocs aux pieds, 9h de montée dans la forêt, où l'on contourne un serpent endormi sur le chemin, aperçoit et entend des singes sautant d'arbres en arbres, croise des chasseurs en quête d'oiseaux... avant une ascencion plus raide menant au sommet. Les nuages et la pluie sont au rdv, je redoute de ne rien voir... mais après une installation du bivouac sous un vent glacial, Allan m'appelle, j'aperçois à ce moment là le lac et le volcan entre des nuages et un horizon violine, au travers desquels le soleil se retire... Superbe.
Après une soupe de nouilles au près du feu, place à une nuit fraiche et perturbée par de nombreux réveils.
Il est 6h lorsque Allan qui prépare le feu m'invite à profiter du lever de soleil, un spectacle magique, avec vue sur le Rinjani, le lac Segara Anak, le mont Gunung Baru un cone volcanique encore fumant. Un panorama extraordinaire, qui me fait tout oublier.
Après ce moment inoubliable vient l'heure de la descente, difficile par le même chemin, sol glissant, mais qui provoque quelques fous rires avec Allan lorsque l'on enchaine les glissades l'un après l'autre.
Nous arrivons après 6h de descente, il est heureux de cette descente rapide... J'avoue à ce moment là être au bout ne sentant plus mes jambes et finissant sous la pluie.
Je passe la soirée et nuit dans cet Homestay où chacun me salue et les filles m'offrent une assiette d'une de leur spécialité. Puis je passe 2h à échanger avec le propriétaire, avec lequel je négocie mon transport en voiture pour le lendemain.











Senggigi

J'arrive à Senggigi après 2h de trajet, où je trouve une chambre à proximité d'une plage, qui dispose même d'une piscine.
Idéal pour me poser après cette ascencion qui a laissé des traces, courbatures, monter où descendre un escalier est une vraie torture.
J'ai prévu de séjourner ici 3 jours mais des boutons (de puces ou autres insectes) me font quitter ce logement prématurément, après une bonne soirée entourés des jeunes guitaristes et pêcheurs Indonésiens avec lesquels je teste le fameux alcool de riz local.
Je m'installe à peine 2km plus loin chez John un Australien agé qui vit ici depuis plus de 10 ans, pour lequel travaille Andy un jeune Indonésien qui auparavant était cuisinier à Bali et qui a appris à cuisiner avec sa mama au village.
Ils m'invitent à déjeuner avec eux, je reste 2 jours à vadrouiller en vélo et échanger avec les locaux aussi bien surfeurs que jardiniers ou pêcheurs... Des Indonésiens qui demandent toujours les mêmes choses (où je vais, d'où je suis et comment je m'appelle). Et comme l'on ne change pas les bonnes habitudes, je me ballade en scooter aux alentours de cette côte Nord-Ouest, qui est magnifique.
Je longe la route cotière qui file à travers cocoteraies et rizières offrant de magnifiques points de vue. Le paysage a ici conservé tout son charme, toute une série de baies sauvages d'une beauté à couper le souffle, des criques aux eaux turquoises, des villages de pêcheurs... Les promoteurs malheureusement semblent avoir compris le potentiel de la région, heureusement je profite de l'avant développement touristique.
J'en profite pour prendre un cours de cuisine avec Andy, la cuisine Indonésienne étant numéro 2 pour moi, après la Thaïlande qui reste imbattable.
Nous passons une soirée entière à cuisiner, manger et échanger et jouer avec Alfonso un chiot qu'il a trouvé 2 semaines plus tôt sur une plage à Kuta, maltraité par un moine.





















L'archipel des Gili

Depuis Senggigi, je rejoins en 1h de bus puis 20min de petit bateau public Gili air. L'archipel des Gili étant composé de 3 îles, j'opte pour Gili air qui offre le meilleur compromis. Trawangan étant la plus grande, touristique et animée et Gili Meno la plus calme.
Ici aucun véhicule à moteur,  on se déplace en calèches à pied ou avec des palmes, bref l'on respire et ça fait du bien.
Je séjourne 5 jours sur Gili air où il faut bien l'avouer, je profite en ne faisant rien. Juste le tour de l'île en vélo, à pied, ou détente en mode lecture, hamac, baignade, couchers de soleil... Une excursion "snorkeling" touristique autour des 3 îles me permet d'apercevoir des grosses tortues, des fonds coraliens irisés, rien d'autres finalement... vraiment décevante après celles de Palawan, et la clientèle, avec valises à roulettes, est loin de l'esprit backpacker qui me manque ici.
Encore une fois, je constate d'inquiétants problèmes en matière d'environnement, en témoignent les nombreux déchets ou coraux échoués.
C'est ici que se termine mon exploration de Lombok, lundi 24 avril, direction une autre Indonésie qui j'avoue m'inquiète de part son côté touristique, Bali.