vendredi 20 janvier 2017

Battambang - Siam reap (Angkor) - Frontière - Chantaburi

Battambang 

Je rejoins Battambang le coeur et la tête remplis de souvenirs de ce jour merveilleux à Kompong Chhnang.
Le bus me dépose au milieu d'un rond point, à 5km du centre, je suppose que c'est pour faire marcher le business tuk-tuk que je négocie à moitié prix. 
Je trouve le bon plan de battambang la Tomato Guesthouse, gestion Cambodgienne et familiale avec une chambre banale mais à 3$ (avec une sdb). 
Je prends ici un peu de repos, je suis légèrement malade (fallait bien que ça m'arrive depuis le temps que je m'amuse à tout tester). 
Je parviens quand même à errer au centre et aux alentours, la ville posée au bord de la rivière Sangker a un certain charme, avec plusieurs ponts.
Le soir je retrouve par hasard Gaëlle, avec qui j'avais passé 2 jours à Kep, amusant.
Elle part le lendemain pour Siam Reap, où nous décidons de nous retrouver à mon arrivée un jour après.
C'est à Battambang également que je trouve un restaurant local végétarien qui me comble avec une soupe de riz et un ravioli à l'oeuf pour 1$ et une adorable vendeuse d'ananas.




Siam Reap - Temples d'Angkor 

Depuis Battambang, 2 solutions pour rejoindre Siam Reap, le bus (4h, solution la plus rapide et économique) ou le slow boat (entre 7 et 9h de trajet). Je décide de choisir le bateau, qui m'avait bien plu au Laos, d'autant plus qu'il est annoncé comme le plus beau parcours fluvial du pays. 
Départ à 7h, après une partie assez décevante (eau polluée, déchets, odeurs âcres, bidonvilles), je retrouve un côté appréciable lorsque le bateau passe à travers d'étroits chenaux et des marais protégés.
Je suis mitigée sur ce parcours qui pour moi à un côté voyeurisme, je suis même gênée lorsque nous traversons des villages flottants et rasons les filets de pêche et les petits bateaux des villageois.
Le parcours aura duré 9h, arrivée à l'embarcadère c'est le moment de trouver des "amis" pour économiser le trajet obligatoire en tuk-tuk qui conduit au centre ville. Je partage donc mon tuk-tuk avec un couple d'Italien et une Française.
A 17h me voilà dans ma chambre, une Guesthouse idéalement située et pas cher. La chance continue.
Siam Reap est la porte des temples d'Angkor, épicentre d'un Cambodge touristique, ma passion... Mais aller au Cambodge sans passer par cette étape c'est inconcevable.









Le lendemain, je retrouve Gaëlle, avec qui nous avons prévu une visite des temples, je décide de faire le petit circuit de 17km en 1 jour, avec un extra dans un autre temple éloigné. Ils sont malins car la location des scooters est interdite aux touristes étrangers, et vu la chaleur et la distance la solution vélo est compliquée.
L'on sent l'attraction touristique incontournable, prix élevé 20$ pour 1j ou 40$ les 3j, auxquels il faut ajouter le prix du tuk-tuk privé engagé pour la journée. (et encore d'ici peu les tarifs vont doubler, je suis venue au bon moment). 
L'avantage c'est que je partage le forfait tuk-tuk avec Gaëlle, et que notre gentil chauffeur nous fait le parcours à l'envers pour éviter la foule.
La journée était intense et malgré beaucoup de touristes (surtout des Japonais et Chinois insupportables et irrespectueux), le site reste spectaculaire et l'on sent toute l'âme du royaume Khmer. Une vraie source d'inspiration, moi qui ne suis pas une inconditionnelle fan des temples, j'ai été émerveillée par ces différentes architectures, aux sculptures et finitions et remarquables. 
Un repas négocié à moitié tarif, l'art de la négociation est en nous.

Banteay Srei




Vendeur jus de palme (male ou femelle)



Ta Prohm







Bayon



Angkor Wat

Siam Reap est en journée désertique (les touristes partent explorer Angkor), mais le soir la ville prend des allures de station balnéaire avec notamment son quartier du Psar Chaa, et sa rue surommée Pub Street.
Corruption, arnaques, vols à l'arraché, enfants mendiants, pauvreté...tout n'est pas rose quand on s'intéresse de plus près à cette animation. Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais ressenti un sentiment d'insécurité, ni ici, ni dans l'ensemble du pays...est ce une chance ou un comportement et une façon de voyager qui permet d'éviter ce ressenti. Chacun se fera son opinion.
Nous passons avec Gaëlle deux bonnes soirées, avec la découverte d'un restaurant simplement parfait d'un point de vue culinaire, mais aussi grâce à ses coktails Happy Hour à 1,5$.
C'est ici que nos routes se séparent, vendredi 13 janvier, son voyage touchant à sa fin et moi en partance pour la frontière Thaïlandaise. 
Je ne peux que dire merci pour ce partage et à bientôt en France. 🙂







Battambang bis et passage de la frontière 

Le post frontière le plus proche de Siam Reap est toujours le plus emprunté, des heures d'attentes sont donc à prévoir.
L'avantage quand on voyage sur une longue durée, c'est qu'on trouve la meilleure solution pour éviter ce genre de choses.
J'ai 2 jours pour rejoindre Bangkok le dimanche 15, je décide donc de retourner à Battambang pour passer un post frontière peu fréquenté et accessible par nos propres moyens (sans prendre un bus direct pour Bangkok d'environ 9h).
Je retrouve la Tomato Guesthouse et ses fameux 3$, et ma vendeuse d'ananas au bord de la rivière qui me demande de lui apprendre le mot ananas en Français et me remercie avec un grand sourire.
Samedi 14, départ à 8h pour trouver un taxi collectif au départ de battambang... Je mets du temps mais ça marche, ce ne sera pas collectif mais individuel vu que je suis la seule, à 5$ pour rejoindre en 1h15 Pailin à 18km du post-frontière... Mon sympathique conducteur sachant que je dois me rendre à la frontière me propose même de m'emmener jusqu'à la frontière pour me faire économiser les 5$ demandés par un moto-drop s'il me laisse à Pailin. Que demander de plus?
Je change des dollars en BATH et c'est parti. Un premier guichet pour sortir du Cambodge passé en 3min... Un second 100m plus loin pour l'autorisation de re rentrer sur le territoire Thaïlandais, tampon obtenu en 15min, le Cambodge est belle et bien terminé.
Minute info voyageurs: la durée totale du séjour en Thaïlande, dès lors qu'il à été obtenu sans visa ne peut excéder 90 jours sur une période de 6 mois et vous avez droit à seulement 2 entrées par voie terrestre (illimité par voie aérienne).
La chance continue quand un mega taxi me propose de le conduire à la ville souhaitée pour 300 THB  soit 7,5€ (le prix initial est de 1200) cela m'évite une moto-drop, de l'attente et me permet de rejoindre ma destination Chantaburi en 40min.
Moment fou rire quand je monte côté conducteur, oui j'avais oublié que la conduite était à gauche en Thaïlande.. Je propose au chauffeur de prendre le volant mais il refuse en rigolant.
Arrivée à Chantaburi je galère à trouver une Guesthouse repérée sur l'application, il fait 35°, pas d'air, des jeunes Thaï me voyant suant et paumée me proposent leur aide et me conduisent même à la Guesthouse qui était au final à 2km.
Cette ville est agréable, peu visitée, je redécouvre la cuisine de rue Thaï... Il n'y a pas à dire ce sont les meilleurs et leur accueil et sourire sont magiques.
Je déguste fruits frais et une papaya salad achetée sur un marché local avec que des produits frais et préparés à la demande, des commerçants tout sourire et contents de me voir.
Il fait bon revenir en Thaïlande. Nous sommes le 14 janvier, demain direction Bangkok pour les retrouvailles avec des Chatasses de choc (de mon équipe de foot).
Place aux "vacances".
















lundi 9 janvier 2017

Kep - Kampot - Kompong Chhnang

Kep

Je prends la direction Sud du Cambodge, en mode "jy vais mais j'ai peur".
En effet, nous sommes en pleine saison estivale et le Sud regorge de plages, stations balnéaires, prix plus élevés, touristes en mode vacances et non voyage.
J'ai récupéré pas mal d'informations et espère ainsi arriver à fuir cette agitation et continuer à apprécier ce pays pour sa juste valeur.
Je me rends à Kep, située à l'extrême Ouest (25km de la frontière Vietnamienne).
J'arrive le dimanche 1er janvier, le littoral est bondé mais par des locaux, ce qui me parait un bon point. Kep est réputé pour son crabe, que je m'empresse de goûter quand je tombe sur un stand avec brochettes grillées. Une balade de 10km le long du littoral et en plein coeur du parc National avec point de vue me permet de parcourir l'intégralité de la ville.
Je séjourne dans une Guesthouse excentrée mais la majorité des clients sont Français, pas grave pour 3$ la nuit je fais impasse. Je comprends après que le gérant est un expatrié Français, tout s'explique.
Cette pause "Française" me permet de rencontrer Gaëlle, une parisienne en voyage 15 jours au Cambodge avec qui je passe 2 jours. J'échange également avec un couple qui voyage 6 mois, trajet similaire au miens, je suis rassurée d'entendre leur constat aussi mitigé que le mien sur le Laos.
Jour 1: nous rejoignons Koh Tonsay (l'île du Lapin) en pirogue. Un seul départ et retour fixe par jour à 9h et 16h, ce qui évite l'agitation touristique... Un petit coin de paradis, eaux limpides, une plage principale à l'arrivée avec bungalows, petite restauration et transats en bois. Nous décidons d'explorer l'île en en faisant le tour à pied. Nous étions seules, après 3h nous regagnons la plage principale où nous nous mettons en mode repos, Pina Colada et assiette de crevettes et poissons grillés pêchés le jour même pour 5$...baignade, sieste, que demander de plus?
Jour 2: road trip en scooter recommandé par le propriétaire de la Guesthouse, un circuit pas du tout touristique, parfait. Grottes, villages locaux, chemins perdus, temple inconnu et désertique, marais salins et finition dégustation locale crevettes, calamars grillés sur une paillotte avec hamacs en bord d'une plage désertique, avant de boire un café au lait au milieu du mode de vie local. Un passage comique où mon scooter s'est embourbé dans le sable, et qu'en nous voyant galèrer une locale nous rejoint et nous dit de pousser puis repart, oui parce-que tu crois qu'on fait quoi ?
Mon coup de coeur pour ce pays continue.

Plage de Kep

Vue depuis le Parc National 

Manège Cambodgien

Crabes 

Direction Koh Tonsay

Paradise 






Marché local






Smile 







Kampot

J'arrive à Kampot située à une trentaine de kilomètres de Kep, cité fluviale appréciée des voyageurs. Je m'éloigne du centre en trouvant une Guesthouse en bord de rivière, ma chambre est un bungalow avec un toit en chaume. C'est un endroit tranquille où j'en profite pour me poser un peu et passe la soirée avec Théo, un Français qui a trouvé un boulot de serveur lors de son voyage.
Le lendemain, après être réveillée tôt par des travaux à 10m de mon bungalow, je m'échapppe en bicyclette, je flâne aux alentours, fais la course avec un jeune écolier (3ans) avant de tomber sur un groupe de jeunes filles qui m'invitent à les suivre, 10min à pédaler avec elles et l'on se sépare lorsqu'elles dévient pour rejoindre leur école. Je rejoins ensuite le quartier de la vieille ville, je constate toujours ce contraste commerces, bâtiments délabrés, pauvreté et rues restaurées, quartier touristique...avant de parcourir le marché et déguster des nems et rouleaux de printemps frais. Je mets ensuite 20min à retrouver mon vélo... Non par contre le voyage n'améliore pas mon sens de l'orientation... À tous ceux qui se demandent comment je fais pour me repèrer, c'est simple, application Maps.me (fonctionne sans réseau ni Wifi, à condition que vous ayez préalablement téléchargé les cartes concernées), une révolution.
Après quelques hésitations, je décide de faire impasse sur le reste de la côte Sud, l'on me déconseille Sihanoukville qui donne une image négative du Cambodge. Je dois retourner en Thaïlande le 15 janvier (arrivée imminente de 3 Chattasses du FCM), il me reste donc une semaine et ne pouvant louper les fameux temples d'Angkor, je modifie mon itinéraire.







Kompong Chhnang 

Les transports Cambodgiens 

Je l'annonce, ma meilleure journée depuis mon départ. 
Avant cela, une journée entière entre bus et attentes. Le jour le plus long que je vais détailler car les Cambodgiens sont juste géniaux et très forts dans leur désorganisation:
Vendredi 6 janvier, j'ai 220km à parcourir, un trajet en bus d'environ 6h.
Départ prévu à 8h (du moins c'est ce qui m'a été annoncé quand j'ai pris mon ticket de bus à un Monsieur qui fait tout au bord d'une route). J'arrive à 7h30 pour prendre un café et quelque chose à grignotter avant le départ. 
A 8h35 le fils du Monsieur qui fait tout me passe son père au telephone qui me dit de patienter car un ami arrive pour me récupérer. 
10min après son ami m'embarque en scooter. Il me dépose en 5min dans une agence en ville, on me dit que mon bus partira à 10h30. 
J'en profite pour aller boire un café et en chemin je tombe sur un local à qui j'apprends les couleurs en anglais en lui achetant un briquet, il était tout content et moi aussi.
11h, je suis dans un mini bus dos à la route et serré contre un Thaïlandais qui n'a pas l'air drôle. En 3h30 nous rejoignons la capitale (changement obligatoire pour rejoindre ma destination) après avoir eu Sébastien Loeb en conducteur (vu la tête de certains passagers j'étais finalement contente d'être dos à la route). 
Là jannonce ma destination qui a l'air de surprendre, (normal j'ai choisi une petite ville pas de tout touristique)... On m'annonce un départ à 16h j'ai donc 1h pour aller manger et faire un tour.
Finalement à 16h05 un tuk-tuk arrive et me dépose 5min après dans une autre agence...à qui je répète ma destination... Ok j'ai un bus à 16h30. 
En effet, à 16h30 me voilà enfin assise dans un vrai bus local dans lequel il y a 6 rangées de sièges occupés devant et au fond une rangée de 6 places sur laquelle je m'installe, entre les 2, rien. Tout le monde se demande ce que je fais là et ça me fait sourire... Sur le trajet l'on embarque des passagers qui sont donc installés sur des mini tabourets en plastique.
70km en 4h, des bouchons, des arrêts et je suis arrivée, il est 20h30.
Je savais qu'au Cambodge peu importe le temps et les moyens vous arrivez toujours à destination... J'en ai la preuve et je suis même contente de cette journée.
Je trouve une Guesthouse de luxe pour moi à 8$ j'ai une chambre entière avec ventilateur, miroirs, matelas dur, mini frigo, tv, eau chaude et papier toilette, j'avais oublié l'existence de ces éléments.

Bus local 

Bakery 


Un jour magique 

Samedi 7 janvier, je pars en bicyclette direction la campagne environnante. Un magnifique circuit, paysage luxuriant de rizières couleur jaune-vert, ponctués de petits hameaux, avec maisons sur pilotis.
Je traverse un village réputé pour ses poteries rouges fabriquées sous chaque maison, et suis admirative devant les nombreux palmiers à sucre dotés d'échelles en bambou grimpant jusqu'au feuillage.
Ici les enfants sont méfiants, je sens que nous sommes éloignés des zones visitées, du vrai local, j'adore.
En retour, je croise un Cambodgien qui est bien décidé à m'accompagner, il essaie de me parler mais ne parle pas anglais et vu comme il roule il n'a pas bu que de l'eau. L'on rejoint le centre ville où l'on s'arrête manger une glace à côté d'un stade de football. 
Je l'abandonne ensuite et tombe sur une vendeuse de rue située à côté d'une prison, qui me remplit ma bouteille d'eau... Je décide de m'installer et de manger ici, un formidable moment, elle me sert du thé, une assiette de riz, des poissons grillés et des coquillages... 
Elle ne parle pas anglais mais l'on arrive à se comprendre, sourires, photos souvenirs, des gardiens de prison et des écoliers qui me sourient lorsqu'ils viennent chercher quelque chose au stand.
Au moment de partir elle me fait comprendre que je n'ai rien à payer et qu'elle est juste contente de ce moment partagé. Et moi donc... Pour la remercier j'achète des fruits à une marchande ambulante et les partage en retour.
J'ai appris quelques mots ici, basiques certes, mais le simple fait de dire un merci en Cambodgien leur donne le sourire, c'est tellement unique.
Il faut savoir que je suis ici au coeur de la région Nord-Ouest, où se trouve le Tonlé Sap, l'un des lacs les plus poissonneux du monde. En fin de journée je me dirige vers le port pour voir les fameux villages flottants. En descendant de ma bicyclette une habitante me propose sa barque en bois à rames,  je ne pouvais espérer mieux, je négocie une visite de 2 villages environ 1h30. Sa fille de 5-6ans est également présente, elle me parle et joue avec moi tout au long du trajet... Qui me plonge en pleine vie locale sur l'eau, j'ai l'impression d'être dans un rêve. Il y a même une école, un petit commerce... Nous sommes stoppées par une violente pluie, l'on s'arrête chez l'habitante (en plein coeur du village flottant) où nous restons 20min le temps que la pluie s'estompe. Je partage ce moment avec la petite qui me montre ses cahiers d'école et me demande de dessiner, elle essaie de reproduire mes dessins à son tour.
Sur le "chemin" du retour (devrais-je plutôt dire lac), la nuit tombe, je suis sur l'eau entourée par ces locaux et leur vie surréaliste, je réalise que je suis bien, chanceuse et que je vis tout simplement une expérience unique qui me changera à jamais. Bien loin de la France et son pouvoir commercial.
Il fait nuit quand je rentre en pédalant et me prend une violente pluie qui m'oblige à m'arrêter sur la terrasse abritée d'un local, une famille trempée me rejoint pour repartir en scooter avec chacun un sac poubelle en guise de kway. C'est à ce moment là que le local ouvre sa "porte" et me tend une chaise pour m'asseoir.
Une journée parfaite, au coeur de la vie et générosité Cambogienne.
Un arrêt au marché local où je vois des brochettes de rats (j'opte pour du poulet c'est plus sûr)... Et j'ai droit à un feu d'artifice depuis mon balcon...
En bonus j'apprends que je suis de nouveau Tata. Happy day. 💜
J'en viens même à me demander si ce n'est pas le plus beau jour de ma vie.























Adoption