C.God&Stories: Huay Xai - Luang Prabang

Huay Xai - Luang Prabang

Passage de la frontière et 2 jours en "slow boat"

Dimanche 4 décembre, je quitte la Thaïlande après 28 jours passés "tranquillement", par là j'entends sans obstacles ou mauvaises surprises.

Le passage de la frontière Thaïlande-Laos, rien de plus simple.

Pour les futurs voyageurs ne prenez surtout pas un "forfait privé" tout inclus, la gestion par vos propres moyens, il n'y a que ça de vrai et c'est plus économique, c'est à dire bus local où vous avec de fortes chances d'être comme moi la seule touriste, au départ de Chiang Rai (2h de trajet, 3h pour moi car une cérémonie nous a bloqué sur la route 1h).

Ensuite pas vraiment de choix, le bus vous dépose à 4km du poste frontière à l'arrêt des tuk-tuk que vous serez obligés de payer 50THB pour arriver à bon port.

Une fois sur place, remplissage de la carte de départ de la Thaïlande, et en 2min (si comme moi il n'y a personne) autorisation de sortie obtenue. Là bien sur un bus vous attend pour vous menez jusqu'à la douane Laotienne, impossible d'y échapper vous payez 20THB pour traverser le pont de l'amitié.

Sachez que vous devez être en possession de 30$ (31$ le week-end et après 16h) pour obtenir votre visa, (pas de panique si vous ne les avec pas ou si vous n'avez pas réussi à vous en procurer, il y a des bureaux de change et distributeurs à la frontière), et d'une photo d'identité (ça j'en avais prévu dans mon sac de départ...comme quoi je suis pas si mal dans mon organisation dernière minute).

Arrivée à la douane Laotienne, le grand désert... je m'attendais à une longue attente mais nous sommes seulement 6. Remplissage du formulaire d'entrée, que je donne avec mes dollars et la photo à une douanière peu serviable, qui est juste préoccupée par le film qu'elle regarde sur son portable.

Après seulement 15min d'attente, welcome to Laos, visa de 30 jours en poche.

De nouveau il faut prendre un tuk-tuk pour rejoindre Huay Xai la première ville où je fais escale une nuit, et qui est à une dizaine de kilomètres.

En résumé, un vrai business mais un passage simple.

Huay Xai, est simplement au centre du trafic des voyageurs qui se rendent à Luang Prabang. Mais ça me permet de me poser une soirée avant d'embarquer pour 2 jours sur un "slow boat" et je profite d'un joli coucher de soleil depuis le toit terrasse de ma GuestHouse. Le "slow boat" est la solution que j'ai préféré pour rejoindre Luang Prabang 200km plus au Sud. (Parce-qu'aussi bien la solution speed boat dites "dangereuse" qui se fait en 1 jour avec un casque moto, que la solution bus, qu'en plus de connaitre déjà beaucoup dure plus de 13h, ne m'ont séduite).

Quelques constats à mon arrivée au Laos:
- la Thaïlande me parait maintenant type "européen", tellement facile et accessible,
- les routes ne sont pas toujours de vraies routes (ça monte, descend, secoue, tout d'un coup devient chemin caillouteux, bref pour les femmes à fortes poitrines prévoyez un bon maintien),
- ils conduisent de nouveau à droite,
- je me sens millionnaire (100€ = environ 875625 Kip laotien),
- ils sont 2 de tension et rotent et crachent constamment,
- ils ont du pain, des pizzas et des spaghettis,
- la bière est meilleure qu'en Thaïlande, mais les laotiens moins souriants,
- la vie est plus chère... et en plus des chiens il y a des enfants partout, qui travaillent dans le business familiale.

Le lendemain j'embarque à bord du fameux "slow boat", on va dire que c'est une longue péniche sur laquelle ils ont posés des sièges de voitures... où un groupe d'Argentins installe musique et ambiance festive (le départ annoncé à 10h30 se fait une heure plus tard), arrivée à 18h30 à l'escale Pakbeng où des jeunes et adultes se jettent sur nous pour nous proposer un logement. Ambiance malsaine.

Je trouve une Guesthouse bon marché et un restaurant dans lequel l'un des gérants offre shots de whisky sur shots de whisky, de quoi bien dormir.

Le lendemain c'est reparti pour 6h de slow boat, toujours le groupe d'Argentins qui démarre à la vodka tonic, avant de remettre la même musique que la veille... qui va créer quelques légères tensions entre passagers.

Bref, ces 2 jours étaient longs mais vraiment sympathiques, une expérience que je vous recommande fortement, vous en prenez plein les yeux sur le Mekong et vous avez l'occasion de parler avec tout le monde.

Embarquement des "slow boat"

BeerLao

Luang Prabang

Je passe 3 jours à Luang Prabang, une ville classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, que je trouve charmante mais touristique et doté d'un rythme nonchalant.

Mes souvenirs :

- j'ai dormi dans une GuestHouse qui était plutôt un logement chez l'habitant, toute la famille (des petits-enfants aux grands-parents) était présente et ma chambre était en face du coin lessive et à côté du transat dédié à la sieste du grand-père qui parlait français,

- j'ai parcouru la ville à pied entre temples et ruelles, marché du matin et de nuit
- je me suis agenouillée devant un bouddha dans une grotte,
- je suis tombée au moment du festival du film (j'ai essayé de regarder mais rien compris),

- j'ai croisé et parlé longuement avec José un laotien agé et guitariste, qui m'a raconté sa triste vie (perdu ses parents dans un accident de moto et d'une maladie, puis sa femme et son fils de la malaria) qui est maintenant seul, mais qui a passé 4 ans en France, il m'a expliqué que le côté touristique prenait le dessus ici, les prix grimpent chaque année, mais leur permet de vivre.

- j'ai été énervée par un militaire français (sûrement muté ici) qui parlait seul et fort en français dans un bar pour protester contre leur café. A ce moment là j'étais à 2 doigts de lui dire poliment de retourner en France s'il n'était pas content,

- j'ai passé une bonne soirée avec un Thaïlandais en vacances 2 semaines au Laos,

- j'ai été séduite par le parc forestier Tat kuang Si avec ses chutes et eaux turquoises. Comparable à Erawan en Thaïlande, mais puissance 10.

A l'entrée du parc se trouve le Tat Kuang Si Bear Rescue Centre, un centre de protection des ours. Ceux qui vivent ici ont été confisqués à des braconniers et sont ainsi protégés. Bref, j'ai vu un ours dormir dans un hamac.

Festival du film

Pédicure sur le marché

Douche dans un village

Légumes sur le marché du matin

Repos bouddhiste

José le guitariste

Vue sur le Mekong depuis That Chomsi

Palais royal

Tat kuang Si Bear Rescue Centre

Tat kuang Si

Vang Vieng

Organic farm

Depuis Luang Prabang je rejoins Vang Vieng située à une centaine de kilomètres après 5h de mini bus... à priori une route avec panorama magnifique, mais également très chaotique avec beaucoup de ravins, je n'ai même pas d'appréhension. C'est un point à noter, je me suis jamais sentie en insécurité depuis mon arrivée, ni en danger... contrairement à ma vie française.

Les laotiens sont tellement cool... que le chauffeur met 1h à organiser son coffre et nos bagages. Ils étaient 4 à discuter pendant 20min du meilleur rangement, 2 guitares à caser en plus, moment qui m'a fait sourire.

Je m'arrête à 4km de la destination finalement car j'ai décidé de passer du temps dans une "organic farm" (ferme bio), spécialisée en mûres et fromage de chèvre. A ce moment là j'ai une grosse pensée pour ma famille.

L'avantage, c'est le cadre idyllique et un hébergement sommaire que je paie 70000Kip (10€) pour 2 nuits. (par sommaire j'entends des sanitaires salubres au rez-de-chaussée, juste un lit avec moustiquaire et des ouvertures qui permettent à n'importe quelle petite bête curieuse de s'inviter si l'envie l'en prend).

Alors certes j'ai passé les 2 plus mauvaises nuits depuis mon arrivée, mais j'ai passé 2 jours reposants et simples. Puis la partie restaurant de la ferme est juste un régal gustatif, et leur mojito aux mûres, sûrement le meilleur mojito jamais bu.

En visitant la ferme, je tombe sur l'un des salariés qui après discussion me propose de participer le lendemain à 9h à la production des fromage. Un bon moment durant lequel j'ai trait une chèvre et procédé à la fabrication de fromages frais, jusqu'à les déposer moi-même dans le frigo du restaurant. Puis il m'a fait visité les terres ainsi que la partie élevage (volailles et porcs).
Je pars reposée et charmée par cet endroit.

Mojito aux mûres

Mon logement (haut côté gauche)

Traite à la main

Fromage goûtu

Découverte des terres

Détente

Vang Vieng, suite

J'avais entendu parlé de Vang Vieng comme étant un paradis perdu et retrouvé.

Considérée comme la ville de tous les excès, elle était devenue l'Eldorado de la fête en Asie du Sud-est et fut assujétie à de nombreux problèmes de drogues et d'alcool, qui ont engendré un grand nombre d'accidents mortels. Depuis 2012 et la décision gouvernementaliste de fermer tous les bars qui organisaient des rave-parties, cette ambiance de débauche disparait progressivement...
J'étais donc curieuse d'avoir mon propre avis sur cette ville...
Alors, qu'on se le dise, le centre ville est laid, et le tourisme bien trop présent, ce n'est pas le Laos dont je rêvais, la plupart des bars, restaurants ou agences sont tenus par des Européens.
La construction de grands Resorts est en train de ternir le site, qui est envahi de Coréens et leurs buggys bruyants et polluants.
J'ai fui cette agitation en traversant la rivière et trouvé une Guesthouse calme.
Durant mon séjour j'ai rencontré Noé, un Français qui tient des bungalows et Yasmina, une franco-marocaine venue fraichement s'installer ici après avoir eu un coup de coeur durant un voyage de 6 mois.
Noé m'a expliqué la triste évolution de cette ville, et son anticipation personnelle face au tourisme, qui est d'avoir acheté un terrain sur les hauteurs pour implanter ses bungalows, et se retirer lorsque l'ambiance sera vraiment pesante.
Le tubing est l'activité phare (descente de la rivière Song sur une chambre à air de tracteur), j'ai décidé de m'abstenir et de profiter autrement.
J'ai donc:
- parcouru les alentours en vélo, en traversant des villages perdus et en roulant au milieu de troupeaux de vaches errantes,
- visité une grotte juste avant la nuit (à ce moment là j'ai compris pourquoi on nous oblige à prendre un enfant guide: il fait 40°, ça glisse et on peut se perdre facilement), ce qui m'a permis une baignade solitaire dans une source d'eau claire au pied de la grotte et un beau coucher de soleil,
- fait une rude ascencion au sommet du Pha Ngeun, un promontoire rocheux sur lequel les habitants ont installés des postes d'observation sommaires, la vue était spectaculaire.
- j'ai eu une bonne surprise en tombant sur le Sae Lao project, du volontariat qui s'articule autour de 3 axes: l'écologie, l'enseignement de l'anglais aux enfants et l'aide à la population locale. Je participe à ma façon en buvant un milkshake mango. (http://www.saelaoproject.com/).

Ma plus grande déception ici est de voir des enfants réclamer de l'argent (en anglais alors que certains ont tout juste 3 ans), ou faire une mise en scène dans le but d'appitoyer le touriste afin qu'il se montre généreux.
Nous sommes le 12 décembre, demain direction la capitale Vientiane.